Préfon 2024 : le premier PER de France, engagé pour les agents publics
Aujourd’hui FinMag rencontre Christian Carrega, directeur général de Préfon, qui depuis ses débuts, s’est imposée comme une réponse innovante aux besoins de retraite des fonctionnaires en France.
Fondée en 1964 par quatre syndicats de fonctionnaires et une association de hauts fonctionnaires, Préfon est née de la volonté de remédier à une injustice dans le calcul des retraites des fonctionnaires. Cette association a rapidement évolué pour devenir un acteur majeur dans le domaine de la retraite complémentaire, offrant des solutions adaptées aux spécificités des fonctionnaires au sens large.
Par Marie-Ange Nodar
Pouvez-vous nous présenter Préfon ?
Au commencement, Préfon fut créée par quatre syndicats de fonctionnaires – la CFDT, la CFTC, la CGC, Force Ouvrière – ainsi qu’une association de hauts fonctionnaires, pour remédier à une injustice concernant le calcul des retraites. Contrairement à une idée répandue, les fonctionnaires ne sont pas nécessairement très avantagés en matière de retraite, du moins pas autant que dans le secteur privé. Dans ce dernier, chaque partie de la rémunération contribue aux droits à la retraite, tandis que le fonctionnaire, lui, voit sa rémunération divisée en deux composantes : le traitement indiciaire, constitué de points d’indice, qui suit une trajectoire de carrière connue à l’avance, et des primes et indemnités liées à son activité. Celles-ci ne sont pas prises en compte dans le calcul de leur retraite. A cause de cela, le taux de remplacement d’un fonctionnaire (le rapport entre sa première pension de retraite et son dernier salaire) est plus faible à carrière équivalente dans le secteur public que dans le privé.
C’est sur cette constatation qu’en 1964, ces quatre syndicats et cette association de hauts fonctionnaires ont créé Préfon, une association visant à mettre en place une caisse de retraite complémentaire permettant de cotiser sur ces primes et indemnités. Entre 1964 et 1968, le gouvernement a accepté de mettre en place cette caisse de retraite, mais de manière facultative – chacun cotise selon sa volonté. En 2019, la loi PACTE, dans la réforme Lemaire, a introduit le PER, simplifiant le paysage en créant un plan d’épargne retraite, transformant ainsi Préfon en plan d’épargne retraite. L’idée d’une épargne supplémentaire facultative, initiée en 2003 et devenue le PER, s’est généralisée à tous.
Historiquement et en termes de volumes, Préfon est le premier PER de France. Tout le monde peut souscrire à notre PER, mais notre approche est affinitaire, nous considérons que nous connaissons bien la fonction publique. Ainsi, notre public cible est celui des fonctionnaires ou anciens fonctionnaires, dans une définition assez large.
En parallèle de votre PER, quels autres produits et services offrez-vous ?
Au fil du temps, nous avons élargi notre offre en proposant diverses solutions dans le domaine de la retraite, de la prévoyance et de l’épargne.
En plus de notre contrat d’assurance vie, nous avons introduit un contrat de dépendance. Nous offrons également des services tels que la protection juridique, une solution permettant aux retraités de rester chez eux en utilisant leur patrimoine via une vente en viager. Nous proposons aussi un service d’aide à la sélection de maisons de retraite pour nos clients, et nos clients bénéficient d’un accès privilégié au logement intermédiaire.
Vous existez depuis 60 ans, et avez été récompensé pour votre PER Préfon-Retraite, mais aussi la qualité de votre accompagnement dans la relation commerciale par le label de Challenges : quelles sont les clés de votre succès ?
En ce qui concerne les caractéristiques de notre PER, je vais me concentrer sur deux particularités : premièrement, il s’agit d’un PER en points, ce qui est assez rare en France, seulement quatre ou cinq existent. Un PER en points offre un avantage considérable. Avec le PER en points de Préfon, lorsque je verse 100 €, j’achète des points et je connais le montant de la rente qui sera calculée à mes 60 ans. Et je sais que cette rente ne diminuera pas. Dans le cas d’un régime en points comme Préfon, la garantie est dès le départ. La caractéristique principale du PER Préfon-retraite est cet élément de sécurité. Avec Préfon, on ne prend aucun risque, c’est comme un fonds euros ou un livret A, cela augmente légèrement chaque année. Voilà ce qui explique les récompenses que nous avons reçues.
Un label a été développé par le magazine Challenges et par un site indépendant appelé Retraite.com, qui depuis deux ans maintenant, audite à la fois le parcours digital et le parcours téléphonique pour évaluer si le conseiller au téléphone ne vend pas n’importe quoi à n’importe qui. Il fait une bonne découverte, propose une solution adaptée au profil du client, et l’accompagne jusqu’à la souscription (la signature électronique). C’est cette qualité d’accompagnement, à la fois sur internet et par téléphone, qui a été récompensée par le label porté par Challenges. Notre modèle de distribution est entièrement à distance, nous n’avons pas d’agence commerciale ni de réseau. Nous attachons donc une grande importance à la qualité de l’accompagnement, que ce soit sur internet ou par téléphone. Notre plateforme est composée de collaborateurs dédiés, formés, suivis très régulièrement et coachés. Le suivi de l’accompagnement et du conseil est extrêmement important, d’abord parce que nous y croyons, mais aussi parce que nous nous adressons à une clientèle de fonctionnaires, un sujet très affinitaire. Le mauvais bouche-à-oreille peut être dramatique dans un modèle comme le nôtre.
Quelles sont les perspectives concernant le système de retraite pour les fonctionnaires ?
Les équilibres démographiques montrent qu’inévitablement divers paramètres devront être ajustés, et cela aboutira mécaniquement à une baisse du taux de remplacement. La prochaine génération aura une retraite moins généreuse que la mienne, et moi-même aurai une retraite moins confortable que celle de mes parents. Cependant, les retraites seront toujours là, contrairement à ce que certains pensent. Il est donc essentiel de se préparer financièrement pour sa retraite et d’épargner.
Dans notre actualité, une conviction forte émerge : un salarié du secteur privé dispose de sa retraite obligatoire, de l’épargne qu’il a pu constituer, mais surtout des dispositifs mis en place par son employeur. Il peut bénéficier d’un Perco ou éventuellement d’un PERO. Dans les conventions collectives, il existe également ce qu’on appelle une IFC (indemnité de fin de carrière), où le salarié reçoit un pécule à son départ à la retraite, grâce à la participation de l’employeur à l’effort de retraite supplémentaire de ses salariés. Ce n’est pas le cas dans le secteur public. Les administrations, l’État ou les collectivités locales ne participent pas à la retraite complémentaire. Il n’y a pas de Perco, pas de PERO, pas d’IFC.
Nous pensons que c’est un domaine qui va se développer. Actuellement, nous menons une action de lobbying auprès des pouvoirs publics pour promouvoir la création d’un dispositif similaire au PERO pour les agents publics, afin que l’employeur public contribue à l’effort d’épargne de ses salariés. Nous avons également lancé l’année dernière un PERO destiné aux entreprises parapubliques, dans le but de les encourager à mettre en place ce dispositif pour leurs collaborateurs. Cela accompagne notre conviction selon laquelle l’emploi public devrait participer à l’effort d’épargne de ses salariés.
Si vous voulez avoir plus d’informations sur Préfon, leur site est accessible https://www.prefon.fr/ ou vous pouvez les suivre sur https://fr.linkedin.com/company/prefon