Les Entreprêteurs 2023 : une plateforme d’investissement en pleine évolution

Mise à jour : 17 septembre 2024 Temp de lecture : 5 min

Marc-Antoine Vanheems, directeur général de “Les Entreprêteurs” évoque pour FinMag le challenge que se propose de relever Les Entreprêteurs cette année, en passant le nouvel agrément européen, le PSFP, avant le 10 novembre 2023, et nous explique comment la plateforme a su proposer la meilleure diversification patrimoniale du marché à ses investisseurs.

Par Marie-Ange Nodar

Les Entreprêteurs 2023 : une plateforme d’investissement en pleine évolution

Pouvez-vous nous présenter “Les Entreprêteurs” ?

Les Entreprêteurs est une plateforme d’investissement participatif.

En avril 2016, mon associé, provenant du milieu bancaire et des fonds d’investissement, et moi-même, venant d’une agence de publicité plutôt orientée e-marketing et technologie, avons lancé Les Entreprêteurs.

Dans un premier temps, nous avons obtenu un agrément IFP (Intermédiaire en Financement Participatif) régulé par l’ACPR, et nous avons fonctionné ainsi pendant deux ans, jusqu’en août 2018, où nous avons obtenu un deuxième agrément, le CIP (Conseil en Investissement Participatif), régulé, lui, par l’AMF.

Aujourd’hui, nous sommes l’une des rares plateformes à détenir à la fois un agrément IFP et un agrément CIP. L’agrément IFP nous permet de proposer des projets en prêts rémunérés, ouverts exclusivement aux particuliers, avec un investissement maximum de 2000€ par projet.

Au fil du temps, nous avons élargi notre offre en utilisant l’agrément CIP, qui nous permet de proposer différents types de titres financiers, tels que des obligations simples, des obligations convertibles, des actions simples ou des actions de préférence. Nous disposons ainsi d’une gamme variée de produits financiers.

L’agrément que vous évoquez CIP-CFP est en train de disparaître, quel impact cela a-t-il pour les plateformes d’investissement comme la vôtre ?

En effet, l’agrément CFP/CIP est en train de disparaître. Toutes les plateformes sont désormais tenues de passer un nouvel agrément appelé le PSFP, qui est un agrément européen.

Une régulation européenne est en cours de mise en place depuis ces deux dernières années. Si une plateforme n’obtient pas l’agrément PSFP avant le mois de novembre 2023, elle ne pourra plus exercer ses activités. Cette évolution est cruciale, et actuellement, nous sommes en train de travailler pour l’obtenir.

Seulement 15 plateformes françaises sur environ 150 plateformes au total ont réussi à obtenir le PSFP. Cela signifie que cette année, nous assisterons probablement à de nombreuses fusions et acquisitions, ainsi qu’à des regroupements de plateformes.

Obtenir l’agrément européen est extrêmement coûteux et contraignant, et cela peut être presque plus complexe que d’obtenir un agrément pour une société de gestion. Il s’agit donc d’un défi majeur pour nous.

L’AMF est l’autorité française qui régule cette transition, mais il existe désormais un régulateur européen appelé l’ESMA qui intervient également dans le processus.

Pour les entreprises françaises, cela ouvre la possibilité de financer des entreprises européennes, et les acteurs européens pourront s’implanter en France grâce à ce passeport européen.

Quel est le principe de Les Entreprêteurs ? Que proposez-vous ?

Notre plateforme existe depuis avril 2016, nous ne sommes pas nouveaux sur le marché. Nous sommes ce que l’on appelle une “plateforme généraliste“, bien qu’il y en ait de moins en moins, car ces trois dernières années, le marché a été largement dominé par l’immobilier.

Si on regarde les statistiques du crowdfunding, entre 80 et 90% des fonds collectés sont destinés à l’immobilier, principalement dans l’obligataire, notamment dans la promotion immobilière et les marchands de biens.

Nous avons également élargi notre offre pour inclure l’immobilier, mais nous nous positionnons surtout comme une plateforme offrant la meilleure diversification patrimoniale aux investisseurs. Cela signifie que nous investissons dans l’immobilier, mais nous proposons également des produits comme le Girardin, qui est une option rare sur le marché du financement participatif.

En plus de cela, nous proposons des investissements en dette privée. Nous finançons des entreprises en ayant toujours des garanties sur les actifs, ce qui sécurise la dette privée corporate.

Cette année est particulière pour le marché immobilier. La promotion immobilière est devenue plus compliquée en raison de taux d’intérêt plus élevés, de conditions d’obtention de prêts plus strictes et de coûts de matériaux de construction en hausse. En conséquence, les gestionnaires de patrimoine sont devenus plus prudents quant à leurs investissements dans la promotion immobilière.

Notre capacité à proposer une diversification patrimoniale se propose comme une solution pour permettre aux conseillers en gestion de patrimoine de continuer à investir les fonds de leurs clients dans d’autres projets.

Notre plateforme se positionne ainsi comme une solution majeure pour ceux qui recherchent une diversification patrimoniale significative.

Qui peut être investisseur ?

Du côté des investisseurs, seuls les particuliers et les entreprises financent nos projets. Nous n’avons pas de partenariats avec des institutions financières ou des fonds d’investissement. Tous nos investisseurs sont soit des souscripteurs individuels, soit des personnes morales.

Nous collaborons étroitement avec les conseillers en gestion de patrimoine, qui bénéficient d’un espace dédié sur notre plateforme.

De fait, environ deux tiers des financements recueillis par notre plateforme proviennent de ces conseillers en gestion de patrimoine.

Nous entretenons une connexion en temps réel avec l’Orias pour gérer efficacement ce type de partenariats et de souscriptions.

Comment sélectionnez-vous les projets ?

Tous les projets que nous finançons proviennent de partenariats, et nous avons de nombreux partenaires, en particulier avec des acteurs locaux. Cela s’applique non seulement en métropole, mais aussi, par exemple, à La Réunion, où nous sommes solidement implantés.

Ce que cela signifie, c’est que nous avons des personnes en partenariat avec nous à différents endroits, dont le rôle principal est de rechercher des opportunités commerciales et de suivre les projets. Cette approche est cruciale car elle nous permet de disposer d’un flux de dossiers préqualifiés. Avant même de commencer, nous convenons des conditions et des types de projets que nous souhaitons financer, ce qui nous évite d’avoir besoin d’une équipe importante pour trier et évaluer chaque projet.

Bien sûr, cela signifie que nous gagnons moins d’argent, car nous reversons une partie de nos bénéfices à ces partenaires, mais cela nous permet de bénéficier de projets de meilleure qualité que si nous acceptions n’importe quel projet se présentant à nous.

Quelles sont vos ambitions pour la suite ?

À court terme, nous avons l’intention de maintenir notre offre actuelle, avec un mélange d’investissements immobiliers, et une tendance à privilégier les marchands de biens plutôt que la promotion immobilière.

En parallèle, nous continuerons à proposer des projets en dette privée corporate, offrant ainsi une alternative aux investissements immobiliers.

En fin d’année, la défiscalisation liée aux projets Girardin est particulièrement attrayante, lorsque la saison des déclarations fiscales bat son plein. Les deux derniers mois de l’année seront particulièrement actifs pour nous dans ce domaine.

Enfin, nous ambitionnons d’ouvrir des financements sur des projets à impact. C’est une dimension qui nous tient à cœur, et nous travaillons actuellement à la signature de plusieurs partenariats pour élargir notre offre dans ce domaine. Nous souhaitons offrir une diversification significative, en particulier dans des projets liés aux énergies renouvelables, mais pas uniquement.

 

Vous pourrez rencontrer Les Entreprêteurs au salon Patrimonia le 26 et 27 septembre prochain au centre des congrès de Lyon, stand B36 .

Et si vous voulez avoir plus d’informations sur Les Entreprêteurs, leur site est accessible https://www.lesentrepreteurs.com/ et vous pouvez les suivre sur https://fr.linkedin.com/company/les-entrepr%C3%AAteurs

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.