Gedeon 2024 : révolutionner la retraite avec un PERo digital et innovant, et une plateforme aboutie
On note un certain engouement autour du PERo, plébiscité par plus de 18 000 entreprises. Ce dispositif manque-t-il de clarté et de simplicité ? Pourquoi ne fait-il l’objet de versements volontaires que de la part de 27% des salariés concernés ? FinMag fait le point avec Julien Jacquemin, CEO de Gedeon.
Par Marie-Ange Nodar
Pouvez-vous revenir pour nous sur la genèse de Gedeon ?
Il y a quelques années, nous avons constaté que le système de retraite en France présentait des dysfonctionnements majeurs. Malgré les importants budgets alloués collectivement chaque année aux retraites, il subsiste un manque de confiance généralisé envers le système. 84% des Français ne font pas confiance à l’État pour assurer le paiement de leur retraite future. Cette situation a été le point de départ de notre réflexion.
Notre constat initial a été que les salariés manquent d’information sur le montant de leur future retraite, ce qui nous semble anormal. Les employeurs proposent des dispositifs de retraite complémentaires, mais qui ne sont pas suffisamment valorisés, probablement à cause d’un problème de compétence et de connaissance de ces sujets.
Forts de notre expérience passée en tant qu’actuaires, ayant travaillé dans le conseil pour la mise en place de régimes de retraite en entreprise, ainsi que dans la gestion de retraites pour des clients, nous avons décidé de créer une solution innovante, et avons élaboré un Plan d’Épargne Retraite (PER) entièrement digital et simple, axé sur des placements vertueux.
L’objectif était de redonner du dynamisme au système de retraite français.
Pour concrétiser cette idée, nous avons combiné quatre composants clés :
- Nous avons collaboré avec un assureur de premier plan sur le marché de l’épargne pour construire notre PER, basé sur une approche par conviction plutôt que sur des profils de risque génériques.
- Nous avons développé une plateforme ludique pour les salariés, offrant une vision complète et claire de leur retraite, y compris les régimes publics et privés, ainsi que d’autres sources d’épargne.
- Nous offrons une souscription 100% digitale, réduisant le processus de mise en place d’un PER à seulement 20 minutes, par opposition aux 6 à 8 semaines chez les assureurs traditionnels.
- Nous disposons de notre propre back-office chez Gedeon. Cette autonomie nous permet de gérer l’ensemble du processus, de la souscription à la phase de rente, sans dépendre du back-office souvent moins digital des assureurs traditionnels. Cette approche nous permet d’apporter une véritable valeur ajoutée sur le marché du PER, en offrant une expérience utilisateur fluide, rapide et transparente.
En quoi le PERo est-il un dispositif d’épargne avantageux pour les salariés et pour les entreprises ?
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) découle de la loi PACTE de 2019, qui a consolidé tous les plans d’épargne retraite existants sous cette appellation unique. Cette harmonisation, que ce soit dans le domaine assurantiel ou bancaire, a regroupé l’ensemble des dispositifs d’épargne salariale sous le terme générique de PER. Cette uniformisation a présenté plusieurs avantages.
Tout d’abord, elle a favorisé une communication plus claire et cohérente sur le sujet de l’épargne retraite en général, grâce au nom unique PER. De plus, les transferts entre différents dispositifs ont été simplifiés. Par exemple, si vous aviez un PER individuel et intégrez une entreprise, vous pouvez le transférer aisément vers votre PER d’entreprise. Ces évolutions vont dans le bon sens.
Un autre avantage majeur du PER obligatoire est son orientation clairement axée sur la retraite. Il offre la possibilité de recevoir des rentes, ce qui correspond mieux à la nature même de la retraite en tant que période où la stabilité des revenus est cruciale.
De plus, le PER obligatoire se distingue en permettant à l’employeur de verser jusqu’à 5% des salaires mensuels avec des charges sociales relativement faibles (16% de forfait social et CSG-CRDS à la charge du salarié). Ainsi, pour un coût de 116 du côté de l’employeur, le salarié bénéficie d’un investissement de 90 sur son PER. Cette combinaison de caractéristiques fait du PER obligatoire un choix potentiellement très attractif et économiquement intéressant.
Quelles conditions faut-il selon vous réunir, pour faire du PERo un outil de marque employeur puissant ?
Pour faire du Plan d’Épargne Retraite (PER) un véritable atout employeur, il est essentiel de lui donner de la visibilité. C’est ce que nous nous employons à faire avec notre plateforme.
Lorsque vous avez un bilan retraite intégré, une expérience retraite agréable, et que les gens en parlent, on parvient à valoriser ce dispositif auquel les employés consacrent chaque mois un pourcentage de leur salaire, ce qui n’est pas anodin.
Actuellement, de nombreux opérateurs proposent des plateformes peu utilisées. Les taux d’utilisation des assureurs se situent probablement entre 10 et 20%, avec des fonctionnalités retraite souvent reléguées au second plan, ce qui rend leur utilisation limitée. En fin de compte, la plupart des utilisateurs reçoivent un rapport annuel de 10 pages sur le PER. Ce document est réglementaire, compliqué à lire et finalement peu satisfaisant.
Nous avons constaté, avec notre premier client, que notre approche a suscité un réel engouement. Après avoir embarqué 450 cadres en début d’année sur une ETI cliente, le retour du DRH a été que l’entreprise avait un dispositif en place depuis 10 ans dont personne ne parlait, et notre plateforme a changé la donne en seulement 15 jours. Cette expérience unique constitue un solide atout pour renforcer la marque employeur.
Au-delà de la visibilité, la culture d’entreprise joue également un rôle clé. Il est important de valoriser ces efforts dans la culture d’entreprise, d’encourager la communication sur la retraite, et d’organiser des réunions salariées pour expliquer le fonctionnement de la plateforme. Malgré les cotisations substantielles, de nombreux salariés ne connaissent pas les détails de leur retraite, d’où la nécessité d’une prise de conscience collective sur ce sujet.
Un autre atout à exploiter est le volet Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). En France, l’épargne est parfois mal perçue, mais la perspective change grâce aux critères extra-financiers des fonds financiers, notamment en ce qui concerne l’environnement, l’impact social, et les investissements socialement responsables (ISR). Les jeunes générations, en particulier, sont sensibles à ces questions RSE. Proposer des fonds ou des dispositifs alignés sur ces préoccupations peut être une stratégie intéressante en termes de marque employeur.
Quelles sont les perspectives pour Gedeon ?
Après avoir réussi à lever des fonds l’année dernière, nous anticipons une nouvelle levée en 2024. D’ici la fin de l’année, nous aurons finalisé le développement de notre plateforme selon notre vision, offrant un périmètre de fonctionnalités qui la positionne au-dessus de toutes les autres plateformes du marché, en particulier en ce qui concerne le Plan d’Épargne Retraite Obligatoire (PERo). Il reste bien sûr toujours des possibilités d’amélioration, mais l’expérience que nous proposons sur Gedeon sera la plus aboutie du marché.
Nous envisageons d’utiliser cette expertise pour étendre notre offre à d’autres thèmes que le PERo. Notamment, le Plan d’Épargne Retraite Individuel (PER individuel) fait partie de nos ambitions, en réponse à la demande de nos courtiers distributeurs. Ces derniers ont de nombreux clients intéressés par la souscription de PER individuels. La qualité de l’expérience que nous offrons en termes de connaissance de la retraite suscite un fort intérêt, et nos partenaires estiment que cela pourrait être un succès en vente individuelle.
Nous considérons également que l’épargne salariale est un complément naturel au PERo, et elle touche même un public plus large, car de nombreuses entreprises recherchent des innovations dans ce domaine. Nous croyons que notre plateforme peut répondre à cette demande.
Enfin, avec la mise en place de la loi de partage de la valeur, les entreprises de 11 à 49 salariés seront tenues de mettre en place un dispositif de partage de la valeur à partir de 2025, sous réserve de résultats positifs pendant trois années consécutives. Nous anticipons que notre plateforme, avec une souscription digitale pour un produit de partage de la valeur, peut répondre directement à cette nouvelle obligation. Nous travaillons sur ce projet pour être prêts lorsque cette obligation deviendra effective.
Si vous voulez avoir plus d’informations sur Gedeon, leur site est accessible https://www.gedeon.io/ ou vous pouvez les suivre sur https://fr.linkedin.com/company/mygedeon