Esclat Conseil : à la croisée de la finance, de la stratégie et de la durabilité

Né en 2016, Esclat Conseil accompagne les acteurs publics et privés dans la structuration et le financement de leurs projets, et la transformation durable. Entretien avec Esther Veaux, fondatrice et dirigeante d’Esclat Conseil, qui revient pour FinMag sur la genèse du cabinet, son positionnement singulier, et les perspectives qui s’ouvrent à l’approche de son 10e anniversaire.
Pouvez-vous nous présenter Esclat Conseil ?
Esclat Conseil se positionne à la jonction entre la finance et la durabilité. Nous accompagnons les entreprises, les collectivités et les acteurs parapublics sur des sujets qui croisent trois domaines d’expertise : la finance, les énergies renouvelables et les enjeux de durabilité des modèles économiques. Concrètement, nous aidons nos clients à modéliser, structurer et financer leurs projets à travers des missions qui relèvent de la stratégie financière, de l’amélioration de la performance économique, de la gestion des risques ou encore de la recherche de leviers d’optimisation.
C’est sur ces fondations que j’ai lancé Esclat Conseil en 2016. Depuis, nous avons élargi notre champ d’action en intervenant également sur des thématiques liées à la RSE et à la conformité à la directive CSRD, une norme européenne devenue incontournable. Notre conviction est que ces obligations, souvent perçues comme de simples contraintes réglementaires, peuvent en réalité devenir de puissants leviers de transformation stratégique.
Parce que nous venons majoritairement du monde de la finance, nous croyons fermement que la finance peut être un moteur de durabilité, tout comme la durabilité peut représenter un véritable levier financier. Notre ambition est donc de transformer les contraintes, qu’elles soient réglementaires, financières ou environnementales, en opportunités de croissance et de création de valeur pour nos clients.
Comment la RSE s’intègre-t-elle aujourd’hui dans les modèles d’affaires, et quel est son impact sur la compétitivité des entreprises ?
Première illustration : lorsqu’une entreprise travaille sur son image employeur ou cherche à surmonter des difficultés de recrutement, une image RSE positive peut réellement faire la différence. Aujourd’hui, les attentes des collaborateurs et des candidats ont évolué ; ils sont de plus en plus sensibles aux engagements sociaux et environnementaux. Disposer d’une démarche RSE crédible peut ainsi devenir un atout décisif pour attirer et fidéliser les talents.
De la même manière, lorsqu’on s’intéresse aux bilans énergétiques des processus industriels, à l’amélioration du recyclage ou à la mise en place de démarches d’économie circulaire, il y a des bénéfices concrets à la clé. Cela permet non seulement de réduire sa consommation d’énergie ou d’intrants, mais aussi de valoriser ce qui, auparavant, était considéré comme des déchets, et générer des gains autrefois considérés comme marginaux.
Au-delà de ces bénéfices internes, il existe aussi des enjeux d’accès au marché. Aujourd’hui, certaines opportunités sont tout simplement inaccessibles aux entreprises qui ne s’engagent pas sur le plan RSE. Les grands donneurs d’ordre, par exemple, exigent de leurs fournisseurs des garanties : ils veulent s’assurer que leurs partenaires n’adoptent pas de pratiques polluantes, ne portent pas atteinte aux droits humains ou ne mettent pas en péril leur propre responsabilité.
On parle souvent des normes comme de simples contraintes réglementaires, mais elles reflètent une transformation plus large de l’écosystème. Les banques commencent à reconsidérer les risques qu’elles prennent en finançant certains projets, tout comme les assureurs réévaluent ce qu’ils sont prêts à couvrir dans un contexte changeant.
C’est précisément cette grille de lecture que nous apportons à nos clients : les aider à intégrer la RSE non pas comme un sujet annexe ou abstrait, mais comme un levier stratégique pleinement connecté à leur activité. Nous les accompagnons pour que leurs engagements contribuent à sécuriser leur modèle économique, à la fois dans l’immédiat et sur le long terme.
Comment vous est venue l’idée de fonder Esclat Conseil ?
À un moment de ma vie, j’ai ressenti le besoin d’accomplir les choses par moi-même. Mon parcours, à l’origine, est centré sur l’expertise en contrôle de gestion et en finance, d’abord dans le secteur de l’énergie, puis dans le secteur public. J’étais arrivée à un stade de ma carrière où les perspectives d’évolution semblaient toutes tracées : devenir DAF ici ou là. Mais je sentais un certain plafonnement et j’avais envie d’entreprendre, de créer, et surtout de contribuer à quelque chose de plus grand, à ce que l’on pourrait appeler la transition ou la modernisation de la gestion publique.
C’est sur cette conviction que j’ai commencé, en accompagnant la transformation des entités publiques et parapubliques. Très vite, je me suis rendu compte que cette modernisation allait de pair avec une autre grande transition : celle de l’énergie. De plus en plus, les collectivités locales et les établissements publics ne se contentent plus de gérer efficacement. Ils souhaitent aussi devenir des acteurs à part entière de la transition énergétique sur leur territoire.
C’est à ce moment-là que j’ai compris comment relier mes deux mondes : la finance publique et la transition énergétique. J’ai d’abord accompagné des projets de modernisation de la gestion financière, puis j’ai élargi le champ à des projets concrets de transition : réseaux de chaleur alimentés par géothermie, projets de centrales solaires, montage de financements, création de sociétés d’économie mixte… C’est en travaillant sur cette dynamique territoriale que les problématiques du secteur privé autour de la transition ont commencé à émerger naturellement dans mon activité.
Votre cabinet a bientôt 10 ans : qu’est ce qui selon vous fait votre succès ?
La spécificité d’Esclat Conseil, c’est notre approche avec une expertise pointue. Notre équipe est composée exclusivement de consultants expérimentés. Tous ont occupé des fonctions opérationnelles en entreprise, ce qui leur permet de parler le même langage que les dirigeants et de comprendre les réalités du terrain. Grâce à cette expérience, nous savons articuler efficacement finance, stratégie et durabilité.
Nous adoptons aussi une posture que nos clients reconnaissent et apprécient, car ils nous renouvellent leur confiance et nous recommandent. Nous ne faisons pas à la place de nos clients mais avec eux. Nous n’arrivons pas avec des solutions toutes faites, mais avec une méthodologie solide et un vrai savoir-faire, que nous mettons au service d’une co-construction adaptée à chaque contexte. L’objectif n’est pas de vendre du conseil standardisé, mais de bâtir des solutions robustes, réalistes et durables, que nos clients peuvent pleinement s’approprier.
Un bon exemple de cette philosophie, c’est notre outil de modélisation financière. C’est un outil que nous avons conçu en interne pour accompagner les projets de nos clients. En finance, la question se pose souvent : doit-on laisser le modèle au client ou le garder en interne ? Nous avons fait le choix de laisser le modèle ouvert, pour qu’ils puissent l’utiliser eux-mêmes. Cela leur permet de monter en compétence, de gagner en autonomie, et ça renforce la relation de confiance. Et nous savons que lorsqu’un projet complexe ou stratégique se présentera, nos clients reviendront vers nous naturellement.
Que prévoyez-vous pour la suite ?
Cette année, nous avons amorcé une nouveauté chez Esclat Conseil : la production de contenus à destination d’un public plus large que nos seuls clients. C’est une démarche nouvelle pour nous, et l’objectif est de partager notre expertise plus largement, au-delà des missions que l’on nous confie.
Nous avons ainsi réalisé une première étude dédiée aux syndicats d’énergie en France : leurs spécificités, leur santé financière, leurs dynamiques de développement… Une façon de mieux comprendre et de caractériser ces acteurs clés de la transition énergétique.
Nous avons également mené une autre étude portant sur les sociétés d’économie mixte (SEM) à l’échelle régionale ou départementale, dédiées au développement des énergies renouvelables. Nous avons réalisé une cartographie de ces SEM, dont une grande partie travaille déjà avec nous. Et dans une logique collaborative, nous avons lancé un appel à contribution pour identifier d’éventuels acteurs que nous aurions pu oublier.
En parallèle, nous allons aussi enrichir notre offre de formation en 2025. Jusqu’à présent, nos formations sont principalement centrées sur la modélisation financière de projets. L’année prochaine, nous prévoyons d’élargir cette offre, notamment avec des formations dédiées au reporting RSE.
Si vous voulez avoir plus d’informations sur Esclat Conseil, leur site est accessible https://esclat-conseil.fr/