Captain Cause devient Dift : “ En 2025, le marketing sera plus émotionnel et solidaire”

Mise à jour : 10 octobre 2024 Temp de lecture : 4 min

FinMag rencontre aujourd’hui Georges Basdevant, cofondateur et CEO de Dift, anciennement Captain Cause, qui propose une approche innovante pour concilier marketing et engagement sociétal. Créée pour débloquer de nouvelles sources de financement pour des projets associatifs, cette société à mission permet aux entreprises de remercier leurs clients d’une manière plus responsable.

En offrant des dons-cadeaux au lieu de simples goodies ou codes promo, Dift transforme les actions de fidélisation en opportunités de soutien à des causes sociales et environnementales, tout en renforçant le lien entre marques et consommateurs.

Captain Cause devient Dift : “ En 2025, le marketing sera plus émotionnel et solidaire”

Pouvez-vous nous présenter Dift ?

Dift est le nouveau pont de financement entre le monde des entreprises et celui des associations. En tant que société à mission, elle a été fondée avec pour objectif de débloquer de nouvelles sources de financement pour les projets associatifs liés à la transition.

Pour y parvenir, nous offrons aux marques la possibilité de rendre leur marketing plus solidaire et émotionnel grâce à notre produit, le “dift” (don+ gift). Concrètement, on va permettre aux marques de remercier et de récompenser leurs clients, parfois aussi leurs collaborateurs, avec un “dift”, qui est un don-cadeau à distribuer à une cause de son choix, et qu’on offre en cadeau ou récompense pour la fidélité, ou pour une action client.

En procédant ainsi, nous ouvrons de nouveaux budgets pour les dons, permettant aux marques de renforcer des liens relationnels et émotionnels avec leurs clients, et au grand public d’agir et de se sensibiliser aux enjeux de la transition.

De quelle volonté est née Dift ?

Dift est un projet que nous avons construit avec mes associés, dont notamment Frédéric Mazzella, le fondateur de Blablacar.

Dift est née par sa mission : nous voulions concevoir un projet qui, par sa construction même, génère des financements supplémentaires pour les causes. Nous pensions que cela serait non seulement une source de motivation pour nous, mais aussi pour beaucoup d’autres qui voudraient rejoindre ce mouvement.

À quels types de structures s’adresse Dift ?

Nous nous adressons principalement aux entreprises, et plus spécifiquement aux équipes marketing et communication. Nous travaillons notamment avec de grands groupes qui gèrent d’importants programmes relationnels ou de fidélisation, aussi bien en France qu’à l’international. Ce sont par exemple Accor, FDJ ou BNP Paribas.

Les particuliers ont également la possibilité d’acheter des difts ou d’en offrir à leurs proches, pour un anniversaire ou pour Noël, en remplacement d’un cadeau matériel traditionnel. Ils peuvent créer un “compte générosité”, qui leur permet de suivre l’historique de leurs dons réalisés via différentes marques, de suivre l’évolution des associations soutenues, et de continuer à agir.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Une entreprise souhaite, par exemple, remercier ses clients fidèles. Traditionnellement, cela se fait en offrant des goodies, ou pour une marque grand public avec des avantages transactionnels ou des codes promotionnels. Ici, l’idée est d’apporter un geste plus significatif.

L’entreprise alloue un budget global, par exemple 50 000 € ou 100 000 €, qu’elle distribue ensuite à ses clients sous forme de difts. Chaque client reçoit un dift d’une valeur définie en points ou en euros, selon le choix de l’entreprise. Le client peut alors décider de la répartition de ces points entre différentes associations proposées via une interface dédiée.

Il a la possibilité de soutenir des causes sociales ou environnementales, à partir d’une sélection faite par l’entreprise. Une fois les points distribués, ils sont convertis en euros et envoyés aux associations choisies. Le client recevra ensuite des nouvelles de ces associations, lui permettant de suivre l’impact de son don.

C’est une nouvelle façon, pour les marques, de remercier leurs clients en utilisant leurs budgets marketing de manière plus responsable.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Nous avons lancé notre aventure il y a deux ans, sous le nom de Captain Cause, avec l’ambition de financer un grand nombre de causes supplémentaires. Aujourd’hui, nous sommes ravis d’avoir franchi une étape importante : grâce aux actions menées par Dift, nous avons dépassé les 10 millions d’euros financés pour des associations. C’est une belle réussite que nous devons à nos 250 entreprises partenaires, et nous sommes très heureux de célébrer cette étape.

Pour l’avenir, notre objectif est de continuer à faire évoluer ce modèle et à inspirer d’autres entreprises. La fin d’année est souvent marquée par des remerciements et des cadeaux, mais aussi un fort gaspillage marketing avec des objets fabriqués à l’autre bout du monde, qui ne correspondent pas toujours aux besoins réels des gens.

Nous avons récemment mené une enquête sur “les salariés français et les goodies”, qui a révélé que 80 % des salariés seraient prêts à convertir certains de leurs goodies en dons, si on leur en offrait la chance. Nous voulons poursuivre cet élan de générosité et encourager les entreprises à appliquer cette approche, non seulement pour les goodies, mais aussi dans leurs plus grands programmes de fidélité.

Mieux, aujourd’hui, de nombreux programmes de fidélité ne comportent pas encore de volet RSE, alors qu’ils représentent une opportunité clé pour les marques de communiquer leurs valeurs. Pour nous, le don devient un nouveau standard dans ces programmes relationnels. En 2025, il serait impensable qu’un programme de fidélité n’intègre pas un volet don, car un programme relationnel ne peut pas se limiter à encourager la re-consommation et donc parfois la sur-consommation.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur Dift, leur site est accessible https://dift.com/  

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.