Le Bitcoin en France : 24 statistiques clés sur son adoption et son impact économique
Les crypto-monnaies sont en train de changer la façon dont le monde perçoit l’argent et la finance mondiale. Au cœur de cette révolution, on retrouve le Bitcoin, la plus connue et répandue des monnaies numériques. N’ayant pas besoin d’une autorité centrale, le Bitcoin propose une alternative décentralisée aux systèmes bancaires traditionnels, attirant l’attention des investisseurs et suscitant des débats sur son impact en termes de réglementation financière, de consommation d’énergie et sur l’avenir de la finance.
Dans cet article, nous allons décomposer les principes fondamentaux du fonctionnement du Bitcoin, en retraçant son parcours depuis un actif numérique de niche jusqu’à un nom connu de tous. Nous examinerons les étapes clés qui ont marqué son évolution et étudierons plus de 20 statistiques offrant un aperçu de son influence sur le marché, son adoption et les risques associés à cette technologie émergente.
Ce guide offre aux investisseurs débutants et expérimentés un aperçu détaillé du Bitcoin et de son rôle dans le paysage financier de la France.
Comment fonctionne le Bitcoin ?
Pour comprendre le Bitcoin, il faut d’abord comprendre le fonctionnement d’une blockchain, technologie de stockage et de transmission de données. Une blockchain se matérialise par un registre numérique, une grande base de données, qui a la particularité d’être partagée simultanément par tous les utilisateurs, qui ont tous la capacité d’y inscrire des données et de vérifier la validité de la chaîne, sans intermédiaire.
La blockchain contient l’historique de toutes les transactions effectuées entre les utilisateurs depuis sa création. Elle est décentralisée, sécurisée et immuable (aucune transaction ne peut être effacée ou modifiée).
Bien que la blockchain soit surtout connue dans le contexte des crypto-monnaies comme le Bitcoin, elle est également très utilisée dans les secteurs de la logistique, de la santé et de la finance pour améliorer la transparence, lutter contre les falsifications et réduire les coûts.
Le processus de création et de vérification d’une transaction sur la blockchain passe par plusieurs étapes. Prenons le Bitcoin comme exemple :
1. Initiation de la transaction : Lorsqu’un utilisateur souhaite envoyer des bitcoins à un autre (pour payer un service ou un bien par exemple), il initie une transaction.
2. Diffusion de la transaction : La transaction est diffusée au réseau d’ordinateurs (nœuds) qui exécutent le logiciel Bitcoin. Ce réseau de nœuds, fonctionnant sans autorité centrale, est ce qui rend la blockchain « décentralisée ». En répartissant le contrôle sur de nombreux nœuds à travers le monde, la sécurité et la transparence du système sont renforcées.
3. Vérification de la transaction : Les nœuds du réseau vérifient la transaction en s’assurant que l’expéditeur dispose des fonds nécessaires et que la transaction est valide.
4. Création du bloc : Les transactions qui ont été vérifiées sont regroupées dans un « bloc ». Chaque bloc contient plusieurs transactions ainsi que les frais associés et les récompenses (en bitcoins) pour les “mineurs”. Les blocs ont une capacité limitée à environ 1 Mo, c’est pourquoi plusieurs blocs sont souvent liés pour gérer des volumes de transactions plus importants.
5. Minage : Des nœuds spéciaux, appelés “mineurs”, rivalisent entre eux pour résoudre des problèmes mathématiques. Le mineur qui résout le problème en premier ajoute le bloc à la blockchain et est récompensé par des bitcoins fraîchement créés.
6. Ajout du bloc : Une fois qu’un mineur a résolu l’énigme, le nouveau bloc est ajouté à la blockchain et est lié au précédent à l’aide d’une empreinte cryptographique (hash), qui contient à la fois les données du bloc actuel et l’empreinte du bloc précédent.
7. Chaînage des blocs : Le lien cryptographique garantit la sécurité de la chaîne : toute modification d’un bloc serait détectable car l’empreinte (hash) du bloc et des blocs qui suivent seraient modifiées. Comme les blocs sont continuellement liés, une « chaîne » sécurisée et inaltérable se forme (d’où le terme « blockchain »). Un nouveau bloc commence à se remplir de transactions dès que le précédent a été miné et ajouté à la chaîne.
Rareté du Bitcoin et sa valeur
La blockchain Bitcoin a connu une croissance exponentielle depuis sa création en 2008. En septembre 2024, la taille de la blockchain atteignait environ 588 gigaoctets, augmentant d’environ un gigaoctet tous les quelques jours.
Chaque transaction effectuée depuis le lancement du Bitcoin est enregistrée sur sa blockchain, garantissant des données infalsifiables et une totale transparence. Plus les bitcoins sont utilisés pour le commerce, les paiements et les investissements, plus la blockchain croît, devenant une composante essentielle du paysage financier numérique.
Un aspect clé de la conception du Bitcoin est son offre limitée à 21 millions de pièces. Cette limite intrinsèque a été fixée par son créateur anonyme, connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Elle confère au Bitcoin une rareté similaire à celle des métaux précieux comme l’or.
Cette rareté est au cœur de la philosophie du Bitcoin : elle lui permet de conserver sa valeur au fil du temps. Avec une offre limitée, le Bitcoin est protégé de l’inflation, un problème fréquent des monnaies fiduciaires gérées par les banques centrales qui impriment continuellement de l’argent, dévaluent les devises.
Le protocole Bitcoin prévoit qu’un nombre prédéterminé de bitcoins soit créé à la validation d’un bloc de transactions, commençant en 2009 à 50 bitcoins par bloc. Cette récompense est divisée par deux environ tous les quatre ans : de 50 en 2009, à 25 en 2013, puis 12,5 en 2016, et ainsi de suite, jusqu’à ce que le dernier bitcoin soit miné aux alentours de 2140.
En 2024, plus de 90 % des bitcoins avaient déjà été minés, avec environ 19,6 millions des 21 millions de bitcoins déjà en circulation.
Le Minage de Bitcoin
Le minage de Bitcoin désigne le processus par lequel les transactions Bitcoin sont vérifiées puis ajoutées à la blockchain et de nouveaux bitcoins créés. Le minage est effectué par un réseau mondial d’ordinateurs appelés des ‘nœuds’. Chaque nœud exécute le logiciel Bitcoin et contribue à la sécurité et à la décentralisation du réseau.
Les nœuds jouent un rôle crucial : ils valident les transactions, conservent une copie complète de la blockchain et communiquent avec les autres nœuds pour garantir le bon fonctionnement du réseau. Les nœuds de minage sont un type spécifique de nœuds Bitcoin, utilisés à la fois pour miner et pour faire fonctionner le réseau.
Les mineurs, souvent regroupés en équipes appelés des pools de minage, utilisent de puissants ordinateurs pour résoudre des problèmes mathématiques complexes. Ce processus, connu sous le nom de proof-of-work (preuve de travail), nécessite une puissance de calcul et une énergie considérables. Lorsqu’un mineur parvient à résoudre une énigme, il ajoute un nouveau bloc de transactions vérifiées à la blockchain et reçoit une récompense en bitcoins fraîchement créés, ainsi que les frais de transaction associés.
La difficulté de ces énigmes s’ajuste au fil du temps pour réguler le rythme auquel de nouveaux bitcoins sont minés, le maintenant à peu près constant malgré les fluctuations du nombre de mineurs. L’introduction des bitcoins dans l’économie est donc contrôlée, contribuant ainsi à maintenir leur rareté et leur valeur.
La rentabilité du minage de Bitcoin
La rentabilité du minage de Bitcoin a beaucoup fluctué au fil des ans, étant fortement influencée par l’augmentation de la complexité du minage et des coûts externes liés à l’énergie et à l’équipement nécessaires.
Au plus fort de la rentabilité en 2017, les mineurs pouvaient gagner jusqu’à 3,12 € par terahash par seconde (TH/s) de puissance de calcul par jour. Cependant, la rentabilité connaît une baisse constante. Plus le Bitcoin se rapproche de sa limite finie de 21 millions de pièces, plus la puissance de calcul (hashrate) nécessaire pour résoudre des énigmes de plus en plus complexes est importante. Les mineurs doivent également faire face aux événements de “halving” qui réduisent la récompense par bloc de 50 %.
Bien que le minage reste encore rentable, les marges sont étroites et le succès dépend de plus en plus de l’efficacité opérationnelle et des faibles coûts énergétiques. En octobre 2024, les mineurs de Bitcoin ont gagné collectivement environ 30 millions de dollars par jour.
Les événements clés de l’histoire du Bitcoin
L’évolution du Bitcoin depuis une monnaie numérique de niche à un actif financier grand public, a été marquée au cours des deux dernières décennies par des étapes importantes.
Tout a commencé en 2008 avec la publication du livre blanc du Bitcoin par Satoshi Nakamoto qui introduisait la nature décentralisée du Bitcoin, permettant des transactions de pair à pair (peer-to-peer) sans intermédiaires. D’autres événements marquants, comme la première transaction entre Nakamoto et Hal Finney, ainsi que la première transaction commerciale en 2010, ont ensuite renforcé le potentiel du Bitcoin.
L’évolution du Bitcoin n’a cependant pas été sans problèmes. La fermeture de Silk Road en 2013 et l’effondrement de la bourse Mt. Gox en 2014 ont notamment mis en lumière des problèmes de sécurité, tandis que la volatilité de son prix, avec la bulle de 2011, a attiré l’attention sur sa nature spéculative.
La légitimité du Bitcoin a cependant été renforcée par son adoption comme monnaie légale au Salvador en 2021 et par le lancement du premier ETF Bitcoin aux États-Unis la même année, marquant l’entrée de l’actif dans la finance institutionnelle.
En passant de 1 € en 2011 à plus de 102 938 € en 2024, le Bitcoin continue de démontrer sa pérennité dans le paysage financier mondial.
Le marché mondial du Bitcoin
L’influence du Bitcoin sur le marché va bien au-delà de son statut de plus grande crypto-monnaie au monde. Du nombre de transactions quotidiennes à l’intérêt croissant pour les ETF Bitcoin, le Bitcoin est devenu un acteur puissant de la finance mondiale.
Dans cette section, nous nous penchons sur des chiffres clés : des statistiques sur la possession jusqu’aux tendances de prix et à l’activité du marché. Alors que le Bitcoin continue de faire des vagues, la question ne porte pas seulement sur sa position actuelle sur le marché, mais également sur la manière dont il peut encore transformer le monde financier.
Le Bitcoin, la plus cryptomonnaie la plus importante au monde
Le Bitcoin domine le marché mondial des crypto-monnaies, représentant plus de 55 % des parts de marché. Étant la première crypto-monnaie créée, le Bitcoin a acquis une forte popularité et la confiance des investisseurs. Les principales raisons derrière sa constante popularité comprennent son offre fixe de 21 millions de pièces, son utilisation comme protection contre l’inflation et l’intérêt croissant des grandes institutions financières.
Le Bitcoin est cependant confronté à la concurrence avec des rivaux dont la croissance est rapide, comme Ethereum qui détient 18,75 % des parts de marché. Connu pour ses capacités de contrats intelligents, Ethereum alimente les applications décentralisées (dApps) et soutient le secteur de la finance décentralisée (DeFi). Tether, un stablecoin indexé 1:1 sur le dollar américain, détient également une part importante du marché (4,93 %), offrant de la liquidité et une stabilité sur les échanges.
Les tendances du prix du Bitcoin
Le prix du Bitcoin a connu des changements spectaculaires au fil des années. En décembre 2024, il atteint un nouveau record historique de plus de 102 000 €, une hausse de 45 % favorisée par la réélection du président américain Donald Trump. La position favorable de Trump envers les crypto-monnaies mais aussi les spéculations sur une éventuelle réserve stratégique de Bitcoin et les investissements massifs de MicroStrategy, le plus grand détenteur de Bitcoin parmi les entreprises, ont tous contribué à la hausse du prix du Bitcoin.
Le Bitcoin a également connu de fortes baisses. En 2022, l’effondrement de sociétés comme FTX et Terraform Labs a provoqué un crash majeur du marché, ébranlant la confiance des investisseurs. Une instabilité similaire s’est produite début 2024, avec des ventes massives de Bitcoin sur l’ensemble du marché et une incertitude économique qui ont entraîné des fluctuations de prix importantes.
Comment la valeur du Bitcoin se compare-t-elle à celle des autres actifs ?
En novembre 2024, la capitalisation boursière du Bitcoin s’élevait à 1 860 milliards d’euros, le plaçant au-dessus de grandes entreprises comme Visa et de matières premières traditionnelles telles que l’argent. De 2011 à 2021, le Bitcoin a été l’actif le plus performant, offrant des rendements dix fois supérieurs à ceux du NASDAQ 100.
Malgré sa croissance rapide, le Bitcoin reste un actif volatile par rapport à des investissements plus établis comme l’or, dont la capitalisation boursière atteint 17 690 milliards d’euros. Bien que le Bitcoin ait connu des gains substantiels, sa performance est souvent dictée par le sentiment du marché plutôt que par sa valeur intrinsèque, ce qui en fait un investissement à haut risque. Comparer le Bitcoin à des actifs traditionnels comme les actions, l’immobilier et l’or peut aider à équilibrer les investissements basés sur une tolérance au risque et des objectifs à long terme.
Les plus grandes plateformes d’échange de crypto-monnaies
Les plateformes d’échange de crypto-monnaies permettent d’acheter, de vendre et d’échanger des actifs numériques. Ces plateformes sont classées en fonction de plusieurs critères tels que le trafic, la liquidité et le volume de transactions. Binance domine actuellement le marché grâce à une présence de longue date et un important volume d’échanges, avec plus de 7,5 milliards d’euros d’activité quotidienne.
D’autres plateformes comme Coinbase, Bybit et OKX ont également une place importante mais la nature dynamique du marché des crypto-monnaies entraîne une concurrence féroce, avec des classements qui changent rapidement.
En plus des plateformes d’échange, des courtiers comme Robinhood et eToro proposent également des solutions pour acheter et vendre des crypto-monnaies, offrant un processus simplifié mais généralement associé à des frais plus élevés. Les marchés P2P (peer-to-peer) comme Paxful permettent aux utilisateurs de négocier directement entre eux, mais ils ont souvent moins de liquidité et des délais de traitement plus lents.
Le nombre de transactions Bitcoin par jour
Le nombre quotidien de transactions en Bitcoin a connu une croissance significative au fil des années, atteignant un pic en décembre 2023 avec plus de 724 000 transactions en une seule journée. La majorité de ces transactions ont lieu sur des plateformes d’échange de crypto-monnaies, où les utilisateurs échangent des bitcoins contre d’autres devises, y compris des monnaies fiduciaires traditionnelles comme le dollar américain et l’euro. Les distributeurs automatiques de Bitcoin, disponibles dans certains pays, facilitent également les échanges directs dans les devises locales.
Bien que le volume de transactions en Bitcoin soit important, il reste surpassé par celui d’Ethereum, qui traite régulièrement plus d’un million de transactions par jour. En mai 2024, le nombre de transactions en Ethereum était presque deux fois supérieur à celui en Bitcoin. Cela s’explique principalement par le rôle d’Ethereum dans les marchés DeFi et NFT, ainsi que par son support des contrats intelligents et des applications décentralisées (dApps), qui génèrent des interactions fréquentes et un volume de transactions plus élevé que le Bitcoin.
Combien de Bitcoin sont échangés quotidiennement ?
Le volume des échanges de Bitcoin sur 24 heures mesure l’ensemble des activités d’achat et de vente réalisées en une seule journée. Depuis le début de son existence, l’équivalent en bitcoins de plus de 92 000 milliards d’euros a été échangé sur sa blockchain.
Début 2024, le Bitcoin a connu une recrudescence de son activité, particulièrement en février lorsqu’une chute soudaine de 11 % de son prix a déclenché une vague d’achats, entraînant des volumes d’échanges quotidiens dépassant régulièrement les 46 milliards d’euros. En mars, le volume des échanges de Bitcoin a cependant connu une baisse de 83 %, passant de 88,69 milliards d’euros à 15,09 milliards d’euros à la fin du mois.
Le 12 novembre 2024, le volume des échanges de Bitcoin sur 24 heures a atteint un nouveau record historique de 165 milliards d’euros, alors que la valeur totale du marché des crypto-monnaies dépassait les 3 000 milliards de dollars. Cette hausse a été stimulée par l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, renforçant l’optimisme quant à des régulations favorables aux crypto-monnaies. La valeur du Bitcoin a plus que doublé en 2024 et a bondi de 30 % après l’élection américaine du 5 novembre.
L’impact des ETF Bitcoin sur le marché de la Bourse
Les fonds négociés en bourse (ETF) Bitcoin permettent aux investisseurs de s’exposer aux mouvements de prix du Bitcoin sans avoir besoin d’acheter ou de stocker directement la crypto-monnaie. Ces fonds suivent les performances du Bitcoin et offrent un moyen plus accessible d’investir dans le Bitcoin tout en bénéficiant des protections réglementaires traditionnelles. Les ETF ont contribué à renforcer l’acceptation et la crédibilité du Bitcoin auprès des régulateurs et des investisseurs grand public.
En avril 2024, le Grayscale Bitcoin Trust (GBTC) reste le plus grand ETF Bitcoin au monde, détenant plus de 304 000 BTC évalués à plus de 18,4 milliards d’euros. Lancé en 2013, le GBTC a été le premier fonds Bitcoin coté en bourse, avec des millions d’investisseurs pouvant y accéder via des plateformes de courtage comme Fidelity et Robinhood. Un autre ETF majeur est l’iShares Bitcoin Trust (IBIT), qui détient environ 273 000 BTC, d’une valeur estimée à environ 16,56 milliards d’euros.
Adoption et démographie du Bitcoin
L’influence du Bitcoin ne se limite pas au marché financier : il façonne également la manière dont les gens du monde entier investissent, effectuent des transactions et stockent leur patrimoine. En France, le Bitcoin est devenu la crypto-monnaie la plus populaire.
Dans cette section, nous examinerons qui adopte le Bitcoin en France, le paysage juridique qui l’entoure et les portefeuilles les plus couramment utilisés. Le Bitcoin pourrait-il devenir un actif grand public pour les investisseurs à travers le pays ?
Quels pays comptent le plus de propriétaires de Bitcoin ?
En termes de détention de Bitcoin, il existe un contraste marqué entre les pays émergents et les pays développés. En 2022, l’Inde était en tête avec 85,5 millions de propriétaires, suivie par la Chine et les États-Unis. Cependant, seulement quatre des 20 premiers pays détenteurs de Bitcoin sont des pays développés.
L’adoption du Bitcoin est la plus élevée dans les régions où l’accès aux systèmes financiers traditionnels est limité ou peu fiable. Des pays comme le Nigéria, le Brésil et le Vietnam ont connu une augmentation rapide de la détention de Bitcoin, la proportion par habitant dépassant souvent celle des investissements traditionnels comme les actions. En Inde par exemple, alors que seulement 3,7 % des habitants investissent dans des actions, près de 6,3 % possèdent des Bitcoin.
La popularité du Bitcoin dans ces régions est due à sa capacité à offrir des services financiers essentiels, comme l’épargne, les transferts internationaux et le commerce électronique, avec un simple smartphone et une connexion Internet.
En revanche, la détention de Bitcoin dans les pays développés est plus modeste, car les populations de ces pays ont accès à des systèmes financiers stables et fiables. Dans les régions où les services financiers traditionnels ne répondent pas aux besoins de la population, Bitcoin s’impose comme une solution pratique.
Bitcoin, la crypto-monnaie la plus populaire en France
Le Bitcoin reste la crypto-monnaie préférée des investisseurs français, 81 % des personnes interrogées la choisissant plutôt que d’autres devises numériques. L’Ethereum arrive en deuxième position, sélectionné par 45 % des investisseurs.
Beaucoup sont attirés par les crypto-monnaies pour leur potentiel comme alternative aux systèmes bancaires traditionnels et pour leurs opportunités de profit, 46 % des investisseurs français citant même le profit comme leur principale motivation, suivi par la possibilité d’acheter des biens et des services.
La majorité (79 %) des détenteurs de crypto-monnaies en France achètent et vendent leurs crypto via des plateformes comme Binance et Crypto.com. Des géants de paiements comme Visa ont également commencé à développer des solutions liées aux cryptos. L’utilisation des crypto-monnaies pour les transactions quotidiennes pourrait donc devenir encore plus courante.
L’investisseur crypto moyen en France
L’adoption des crypto-monnaies en France a augmenté en 2024, 12 % de la population détenant désormais des actifs numériques. Le profil de l’investisseur moyen évolue également : 57 % des détenteurs ayant moins de 35 ans, dont 24 % dans la tranche d’âge 18-24 ans, ce qui représentent une nette augmentation par rapport aux années précédentes. La fracture entre les sexes reste cependant importante, 70 % des détenteurs de crypto-monnaies étant des hommes.
On observe également un changement dans le profil socio-économique des investisseurs, les ménages à faibles revenus (gagnant moins de 18 000 € par an) représentant désormais 31 % des détenteurs de crypto-monnaies. Malgré cette adoption croissante, la majorité des investisseurs français restent prudents : plus de la moitié allouent moins de 10 % de leur épargne totale aux cryptos. De nombreux investisseurs en crypto-monnaies diversifient leurs investissements et détiennent également des actifs traditionnels comme des actions.
Bien que les fintech comme Revolut gagnent du terrain, 23 % des investisseurs préfèrent encore faire appel à des banques traditionnelles pour gérer leurs actifs en cryptos. Les crypto-monnaies sont avant tout considérées comme un investissement mais de nouvelles applications telles que les paiements, l’identité numérique et les jeux séduisent de plus en plus le public français.
Statut juridique du Bitcoin
Le statut juridique du Bitcoin varie à travers le monde : certains pays l’adoptent alors que d’autres imposent des restrictions.
En mai 2021, par exemple, la Chine a interdit aux institutions financières de proposer des services liés aux crypto-monnaies comme le Bitcoin, invoquant la nécessité de protéger son économie de la spéculation et de se préparer au lancement de sa propre monnaie numérique nationale. La Turquie, confrontée à l’instabilité économique et à l’affaiblissement de la livre turque, a interdit les paiements en Bitcoin en avril 2021 dans le but de limiter les risques financiers.
Entre-temps, quelques pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont au contraire adopté la crypto-monnaie comme monnaie légale. Le Salvador a fait du Bitcoin une monnaie légale en 2021 pour stimuler l’investissement et l’inclusion financière, bien que son déploiement ait été confronté à des problèmes tels que le faible accès à Internet et le scepticisme du public. La République centrafricaine a brièvement suivi cet exemple en 2022, mais s’est ensuite tournée vers le développement d’une crypto-monnaie partiellement adossée au Bitcoin, en raison des limitations d’infrastructure.
Les portefeuilles de crypto-monnaies les plus populaires en France
En 2023, Binance a dominé le marché des portefeuilles de crypto-monnaies en France, ses téléchargements dépassant ceux de Bitget et d’eToro réunis. Binance est la plus grande plateforme d’échange de Bitcoin en termes de volume de transactions. Son portefeuille prend en charge 38 blockchains, permettant aux utilisateurs d’échanger des tokens, d’utiliser des applications décentralisées (dApps) et de relier des tokens entre différentes chaînes.
Les autres portefeuilles populaires en France incluent MetaMask, connu pour sa facilité d’utilisation avec les dApps basées sur Ethereum, et eToro, qui intègre des produits financiers traditionnels au stockage de crypto-monnaies.
L’impact et les risques du Bitcoin
Si l’innovation du Bitcoin a ouvert de nouvelles opportunités financières, elle s’accompagne également d’impacts et de risques uniques. Des préoccupations environnementales liées à la consommation d’énergie jusqu’à son rôle dans les activités illégales et l’évasion des sanctions, la nature décentralisée du Bitcoin crée à la fois des opportunités et des dangers.
Dans cette section, nous examinerons l’empreinte environnementale du minage de Bitcoin, explorerons la croissance du marché du travail lié aux crypto-monnaies et discuterons de certains des plus grands piratages et problèmes juridiques du secteur.
Où se déroule le minage de Bitcoin ?
En 2021, suite à la répression de la Chine contre le minage de crypto-monnaies, les États-Unis sont devenus le plus grand contributeur au hashrate mondial du Bitcoin. Avant ça, la Chine était responsable de plus de 60 % de l’activité mondiale de minage de Bitcoin, mais la pression réglementaire a forcé les mineurs à se relocaliser dans des régions où l’électricité est moins chère, comme le Kazakhstan, la Russie et les États-Unis.
Le minage de Bitcoin a tendance à prendre place dans des pays où les coûts énergétiques sont moins élevés, car le minage est un processus à forte intensité énergétique. Les opérations de minage dans les pays dépendants des combustibles fossiles contribuent d’ailleurs fortement à l’empreinte carbone du Bitcoin.
Bien que l’emplacement exact des opérations de minage reste difficile à déterminer en raison du concept décentralisé et axé sur la confidentialité du Bitcoin, les pools de minage fournissent des données sur les hashrates, donnant un aperçu de l’activité de minage régionale. Ces données fournissent des informations sur les régions qui dominent en termes de puissance de calcul, même si elles ne révèlent pas l’emplacement exact des mineurs.
Le marché de l’emploi dans les crypto-monnaies en pleine croissance
L’industrie de la crypto-monnaie en France est en pleine expansion : une enquête menée auprès de 30 entreprises a révélé une augmentation significative de la création d’emplois.
En 2022, le secteur employait près de 1 200 personnes. Si les conditions réglementaires, financières et de recrutement continuent de s’améliorer, le secteur français de la crypto-monnaie pourrait générer plus de 100 000 emplois d’ici 2030, devenant ainsi un acteur majeur de l’économie numérique européenne. Cette croissance est soutenue par les évolutions réglementaires de la France et l’intérêt croissant des investisseurs institutionnels.
97 % des entreprises interrogées ont déclaré avoir des postes ouverts, mais 83 % d’entre elles sont confrontées à des difficultés de recrutement et peinent à trouver des personnes ayant les compétences nécessaires. Le besoin de formations spécialisées pour répondre à la demande du marché reste un obstacle à la croissance continue de ce secteur en pleine expansion.
Quelle est la consommation énergétique du Bitcoin ?
En mai 2024, la consommation annuelle d’électricité du Bitcoin a atteint 170,12 TWh, ce qui est comparable à la consommation énergétique d’un pays entier comme la Pologne ou la Thaïlande. Cette augmentation de la consommation énergétique est due à la forte demande nécessaire pour miner du Bitcoin. Cela incite les mineurs à faire fonctionner des machines gourmandes en énergie dans l’espoir de réaliser des profits grâce aux récompenses de blocs.
La nature décentralisée du Bitcoin rend le suivi précis de la consommation d’énergie difficile. Cependant, des estimations peuvent être faites à partir des revenus des mineurs et des coûts d’électricité liés au fonctionnement du matériel de minage. En 2023, l’empreinte énergétique du Bitcoin représentait environ 28,7 % de la production énergétique totale de la France.
L’empreinte carbone du Bitcoin
L’impact environnemental du Bitcoin va au-delà de la consommation d’énergie, avec une empreinte carbone considérable. Le réseau, fortement dépendant des combustibles fossiles, émet environ 97,63 Mt de CO2 par an, ce qui est comparable à l’empreinte carbone du Qatar.
Une seule transaction Bitcoin produit 502,17 kg de CO2, soit l’équivalent de plus d’un million de transactions VISA, qui ne génèrent que 0,45 gramme de CO2 chacune. Cette différence significative est due à l’intensité énergétique du minage de Bitcoin, qui nécessite de grandes quantités de puissance de calcul. VISA en revanche fonctionne avec une infrastructure bien plus efficace, réduisant son empreinte carbone.
D’où vient l’énergie nécessaire au minage de Bitcoin
Les opérations de minage de Bitcoin s’appuient sur différentes sources d’énergie, la majorité provenant de ressources non renouvelables. En 2023, le mix énergétique pour le minage de Bitcoin était dominé par le charbon (45 %) et le gaz naturel (21 %), qui contribuent tous deux de manière significative à l’empreinte carbone du réseau. Les énergies renouvelables telles que l’hydroélectricité (16 %) et l’éolien (5 %) ne représentaient qu’une faible part du mix énergétique.
Le passage à une énergie basée sur les combustibles fossiles s’est intensifié après la répression du minage en Chine en 2021, qui a obligé les mineurs à se relocaliser dans des pays comme les États-Unis et le Kazakhstan. Ces régions, fortement dépendantes du charbon et du gaz naturel, ont entraîné une chute du pourcentage d’énergie renouvelable utilisée par le réseau Bitcoin, passant de 41,6 % à 25,1 %.
Les plus gros piratages de Bitcoin à ce jour
Les vols de Bitcoin sont généralement dus à l’existence de failles sur les plateformes d’échange ou les portefeuilles, des pratiques de sécurité insuffisantes et une mauvaise gestion des clés étant les causes principales. Le plus grand vol sur la blockchain Bitcoin a eu lieu en septembre 2023, lorsque Mixin Network a été victime du piratage de son service de cloud. Cette attaque a entraîné une perte stupéfiante de 130,64 millions d’euros en actifs numériques, répartis entre les chaînes Bitcoin et Ethereum.
De même, la plateforme d’échange Poloniex a été victime d’un piratage en novembre 2023, entraînant une perte de 112,24 millions d’euros. L’attaquant a profité de failles dans les protocoles d’accès pour contourner les alertes de sécurité sur plusieurs portefeuilles, affectant les avoirs en Bitcoin, Ethereum et Tron. Au début de 2024, la plateforme FixedFloat a également subi un piratage majeur lorsque des hackers ont volé pour 23,92 millions d’euros de Bitcoin et d’Ethereum en exploitant une faille dans l’infrastructure de la plateforme.
Les attaques de phishing restent également une préoccupation majeure. En novembre 2023, un faux portefeuille Ledger Live Web3 est apparu sur Microsoft Store, dupant les utilisateurs qui téléchargaient une application frauduleuse conçue pour récupérer leurs clés privées. Une fois en possession des clés, les attaquants ont pu dérober 706 560 euros en Bitcoin et Ethereum. Les fonds ont rapidement été transférés via plusieurs adresses, rendant leur récupération extrêmement difficile.
L’utilisation du Bitcoin dans des activités illégales
Le rôle du Bitcoin dans les activités illégales est devenu clair avec l’essor de Silk Road, une célèbre plateforme de marché noir en ligne qui facilitait le commerce de biens illégaux, en utilisant principalement le Bitcoin comme monnaie.
Silk Road a fonctionné de février 2011 jusqu’à sa fermeture par le FBI en octobre 2013. Pendant cette période, elle a permis un nombre de transactions totalisant le montant stupéfiant de 9 519 664 bitcoins, une grande partie provenant de la vente de drogues illicites et d’activités de blanchiment d’argent.
Lorsque le FBI a fermé la place de marché, il a saisi 174 000 bitcoins, évalués à l’époque à environ 92 millions d’euros. On estime cependant que 450 000 bitcoins liés au site restent introuvables. Ces fonds disparus ont donné lieu à de nombreuses spéculations, notamment suite à un incident en 2020, au cours duquel près de 920 millions d’euros en bitcoins liés à Silk Road ont été déplacés pour la première fois en sept ans.
Le sort de ces bitcoins reste incertain. Plusieurs théories existent allant de la possibilité que les portefeuilles inactifs aient été accédés par des hackers jusqu’à l’idée que d’anciens participants de Silk Road aient finalement déplacé leurs fonds.
Comment le Bitcoin est utilisé pour contourner les sanctions
Le Bitcoin a été utilisé par des pays comme l’Iran et la Corée du Nord pour contourner les sanctions internationales, ses transactions ne reposant pas sur des systèmes financiers traditionnels soumis à une surveillance et des contrôles mondiaux. En août 2022, l’Iran a passé sa première commande officielle d’importation en crypto-monnaie d’une valeur de 9,2 millions d’euros, légalisant ainsi les paiements en crypto pour les importations afin d’éviter les sanctions américaines. En utilisant le Bitcoin, l’Iran contourne ainsi le système bancaire mondial qui bloquerait normalement ces transactions.
De manière similaire, la Corée du Nord a utilisé des cyberattaques pour voler et blanchir des crypto-monnaies via des plateformes comme Tornado Cash, générant plus de 920 millions d’euros pour financer son programme nucléaire. L’anonymat du Bitcoin rend difficile le suivi de ces transactions depuis leur origine.
Les deux pays se sont également tournés vers le minage de Bitcoin comme source de revenus – l’Iran, par exemple, a utilisé son excédent de pétrole pour alimenter les centres de minage de Bitcoin, représentant 4,5 % de l’activité de minage mondiale en 2020.
Conclusion
À mesure que le Bitcoin continue d’évoluer, son rôle dans la finance devient de plus en plus important. De sa base décentralisée à son influence croissante sur les marchés et les politiques réglementaires, le Bitcoin transforme notre façon de penser l’argent.
Les statistiques et les informations présentées dans cet article mettent en évidence la croissance du marché du Bitcoin, de son adoption ainsi que des risques associés à cet actif numérique. Comprendre ces tendances est essentiel pour naviguer le futur du Bitcoin, d’autant plus que la France se positionne au sein du marché des crypto-monnaies.
En restant informé, vous serez capable de mieux comprendre quelle sera la place du Bitcoin dans l’avenir de la finance mondiale.