AML Factory 2024 : innovation, conformité réglementaire et expertise au service de la lutte contre la criminalité et le terrorisme
Charlotte Gaudin, CEO de AML Factory, évoque pour FinMag cette Regtech, qui se positionne en tant que pionnier dans le domaine de la réglementation technologique, offrant des solutions spécialisées dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Par Marie-Ange Nodar
Pouvez-vous nous présenter AML Factory ?
Nous sommes une Regtech spécialisée dans les problématiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Nous nous adressons aux professionnels assujettis, soit ceux qui sont réglementairement tenus de respecter ces normes. Cela englobe le secteur financier et une partie du secteur non financier. Il peut donc s’agir de banques, d’établissements de paiement, de monnaie électronique, des boîtes de crypto, des entreprises d’investissement, des asset managers, banques privées, .. et dans le secteur non financier nous avons un client, qui est une société de domiciliation.
Ces entreprises font face à diverses obligations, dont l’analyse des risques, le profilage du risque client, la surveillance des transactions clients, la réalisation d’investigations en cas de doutes, avec la possibilité de signaler aux autorités, etc..
Outre ces exigences, elles doivent mettre en place des procédures, un système de gouvernance, former leur personnel, effectuer des rapports, et adopter des outils appropriés.
AML Factory, en tant que Regtech, propose un service en ligne appelé “AML Officer Augmenté” pour la lutte anti-blanchiment. Nous fournissons ces services en ligne, et nous mettons à disposition notre technologie, combinée à la présence de nos experts réglementaires pour appuyer ce service.
Quels produits mettez-vous à la disposition de vos utilisateurs ?
Notre plateforme propose trois produits interconnectés.
- Le premier est le module de gestion de la conformité, le “compliance management“, permettant aux clients de gérer, modifier et mettre à jour leurs procédures (connaissance clients, gouvernance, supervision des transactions, etc..). La plateforme offre 3 services en ce sens. Le premier évalue les écarts entre les règles internes et la réglementation, identifiant les non-conformités ou les sur-conformités. Le deuxième offre un service de veille réglementaire, classique et augmentée, informant les clients des changements réglementaires et suggérant des bonnes pratiques. Le troisième service est l’automatisation de ces règles dans les deux modules analytiques. Cette automatisation s’applique non seulement aux changements suggérés par AML Factory mais aussi aux modifications décidées par les clients eux-mêmes dans leurs procédures. Elle permet la mise à jour du paramétrage pour le futur mais aussi une application de ces nouvelles règles sur l’ensemble du portefeuille clients.
- Concernant la partie KYC, l’algorithme qu’on a mis en place s’appelle ”Profiler“. Il évalue le risque client en déployant la classification. Lorsqu’un nouveau client est acquis, l’algorithme calcule le score, le niveau de risque, la vigilance requise, et les règles à appliquer au fur et à mesure de la relation d’affaires. En cours de relation d’affaires, l’algorithme vérifie quotidiennement si la procédure a changé et si les données des clients finaux ont été modifiées. En cas de changement de risque, l’utilisateur est notifié pour prendre des mesures appropriées.
- Le troisième produit de notre plateforme concerne la “transaction monitoring” ou (supervision des transactions) et repose sur un algorithme appelé Analyst. Cet algorithme analyse toutes les transactions afin de déterminer si certaines peuvent être considérées comme atypiques. Partant de la réglementation, nous avons défini des scénarios entièrement paramétrables, offrant ainsi plusieurs milliers de combinaisons possibles. Nous intégrons également les idées innovantes de nos clients dans cette bibliothèque. Notre plateforme propose un “case management” des alertes, permettant aux collaborateurs d’effectuer des investigations, de recueillir les justificatifs associés, d’escalader le cas aux niveaux de supervision supérieurs, jusqu’à éventuellement transformer une alerte en déclaration de soupçon en cas de doute persistant.
En termes de services, nous fournissons également bien sûr des tableaux de bord et des indicateurs pour permettre un suivi efficace des dispositifs et une évaluation de leur avancement. Enfin, nous proposons une formation en e-learning pour répondre à l’obligation de formation imposée aux opérationnels.
Quel est selon vous l’élément différenciant d’AML Factory ?
Avec près de 20 ans d’expérience sur ce sujet, et ayant occupé le poste de responsable conformité pour plusieurs entreprises, je possède une connaissance approfondie du domaine. Nos clients nous ont choisi pour cette expertise réglementaire avérée. C’est le pilier de notre proposition de valeur car de cette expertise réglementaire, nous en déduisons les fonctionnalités et les services à délivrer à nos clients.
Il existe de nombreux acteurs dans les deux domaines analytiques du KYC et du TMS, mais leurs domaines d’activité varient considérablement. Dans le domaine du KYC par exemple, étant donné la diversité du processus, de nombreuses obligations sont impliquées, telles que le contrôle de l’identité, le contrôle des documents, le screening, ou le profilage du client. Différents acteurs se positionnent sur ces verticales, chacun se spécialisant davantage dans certaines activités. Notre expertise se concentre principalement sur le profilage client, qui s’appuie notamment sur un service tiers de screening qui conditionne mécaniquement le scoring client.
Pour la partie TMS, plusieurs prestataires se positionnent sur le sujet. Ici encore, notre élément différenciateur résulte de notre maîtrise de la réglementation. Nous avons donc constitué une banque de scénarios entièrement paramétrables qui permet à nos clients de couvrir 100% des scenarios réglementaires imposés.
A ce jour, je n’ai pas identifié de fournisseur proposant spécifiquement la gestion de la conformité en ligne comme nous le faisons, à l’exception des consultants et avocats qui le font manuellement.
Quelles sont vos perspectives en termes de développement ?
Nous avons encore beaucoup de tâches à accomplir. La perspective la plus immédiate concerne le règlement unique européen qui entrera en vigueur dans deux ans. Actuellement, nous fonctionnons sous la forme de directives, ce qui signifie que les règles varient d’un pays européen à l’autre. Bien qu’elles soient harmonisées dans une certaine mesure, des différences subsistent. Dans deux ans, toutes ces règles seront strictement identiques partout. Nous devons donc nous assurer que toutes les nouvelles règles soient prêtes.
Un autre défi consiste à préparer la plateforme pour la prise en charge de plusieurs langues. Actuellement, nous sommes exclusivement en français. Et le dernier sujet sur lequel nous devons travailler est la mise en place d’une architecture qui nous permette de délivrer la plateforme à un groupe, c’est-à-dire à une maison mère et ses filiales. Cela permettra à la maison mère d’envoyer ses procédures aux filiales, de vérifier les écarts éventuels et d’avoir des données consolidées à son niveau. Il y a de quoi faire !
.. le mot de la fin ?
Il serait bénéfique que les superviseurs établissent un label ou une certification. Cela devrait s’appliquer aux Regtech de manière générale, et pas uniquement dans le contexte de la lutte contre le blanchiment d’argent. Sur ce sujet, il y a de nombreux acteurs, mais relativement peu d’entre eux maîtrisent véritablement les règles et protègent efficacement leurs clients. L’instauration d’un label ou d’une certification délivrée par les autorités serait un moyen utile de distinguer les acteurs engagés et compétents dans le domaine.
Si vous voulez avoir plus d’informations sur AML Factory, leur site est accessible https://www.aml-factory.com/ ou vous pouvez les suivre sur https://fr.linkedin.com/company/amlfactory