Ralentissement inattendu du marché de l'emploi aux États-Unis
Ralentissement inattendu du marché de l’emploi aux États-Unis
En octobre, le marché de l’emploi américain a subi un refroidissement hivernal inopiné, avec une augmentation de la masse salariale non agricole de seulement 150 000, bien inférieure à l’augmentation escomptée de 170 000 et à la croissance de 297 000 en septembre. Le taux de chômage a bondi de manière surprenante à 3,9 %, son niveau le plus élevé depuis janvier 2022, tandis que le salaire horaire moyen a augmenté moins que prévu. Cependant, cette nouvelle décevante pour les travailleurs a provoqué un regain d’enthousiasme sur le marché boursier, qui a rebondi en parallèle avec le marché obligataire.
L’optimisme inattendu du marché boursier
Pourquoi le marché boursier a-t-il réagi si positivement à cette baisse de l’emploi en début d’hiver ? Principalement, un resserrement du marché du travail pourrait freiner l’inflation, ce qui pourrait mettre fin aux augmentations des taux d’intérêt. L’inflation et les hausses de taux sont généralement perçues comme des facteurs défavorables pour les actions. De plus, les investisseurs s’attendent à ce que la Réserve fédérale adopte une politique moins agressive, et le rapport décevant sur l’emploi pourrait renforcer cette impression. Suite à la publication de ce rapport, les marchés estiment désormais qu’il n’y a plus que 4,6 % de chances que la Fed augmente ses taux lors de sa réunion de décembre, selon l’outil FedWatch du CME.
Rebond des marchés boursiers et obligataires
En conséquence, les marchés boursiers et obligataires ont enregistré des gains significatifs. Le S&P 500 a progressé de 0,94 %, le Dow Jones Industrial Average de 0,66 % et le Nasdaq Composite de 1,38 %. Les trois indices ont clôturé au-dessus de leurs moyennes mobiles à 200 et 50 jours, suggérant une dynamique positive continue. Sur une base hebdomadaire, le S&P a progressé de 5,85 % et le Nasdaq de 6,61 %, marquant la meilleure semaine pour ces deux indices depuis novembre 2022. Le Dow Jones a progressé de 5,07 %, réalisant sa meilleure semaine depuis octobre 2022.
Conséquences de la baisse des rendements obligataires
Les rendements obligataires ont baissé en réaction au rapport sur l’emploi, le rendement des bons du Trésor à 2 ans ayant chuté d’environ 10 points de base à 4,845 % et le rendement à 10 ans de 9 points de base à 4,577 %. Cette baisse significative des rendements reflète la conviction du marché qu’une période de taux d’intérêt plus élevés sur une durée prolongée pourrait toucher à sa fin. Cependant, il est important de rappeler qu’un rallye durable des actions n’est pas garanti et qu’une baisse des taux d’intérêt pourrait signaler une économie fragile nécessitant un soutien de la politique monétaire.
La prudence est de mise pour les investisseurs
Les investisseurs souhaitant que la Fed réduise ses taux doivent faire preuve de prudence. Historiquement, lorsque la Fed commence à réduire les taux, cela signifie que l’économie a besoin d’un soutien de la politique monétaire. Michael Arone, stratège en chef des investissements chez State Street Global Advisors, met en garde les investisseurs contre l’envie de baisser les taux.
Défis potentiels pour les travailleurs
Si le marché boursier a salué le ralentissement hivernal du marché de l’emploi, les implications plus larges ne doivent pas être négligées. Un resserrement du marché du travail peut atténuer les craintes d’inflation, mais il souligne également les défis potentiels pour les travailleurs. Avec la décélération de la croissance de l’emploi et l’augmentation du chômage, les individus peuvent rencontrer des difficultés pour trouver un emploi et négocier des salaires. L’impact à long terme de ces tendances sur l’économie et la société doit être surveillé de près.
La réaction optimiste du marché boursier à la baisse de l’emploi en début d’hiver est motivée par l’espoir d’une réduction de l’inflation et d’une fin des augmentations de taux d’intérêt. Cependant, les investisseurs doivent rester prudents, car un affaiblissement du marché du travail pourrait avoir des implications plus larges pour les travailleurs et l’économie dans son ensemble. Les mois à venir détermineront si ce ralentissement hivernal de l’emploi est un recul temporaire ou un présage de défis plus importants à l’horizon.