Neuroprofiler 2024 : aider les institutions financières à améliorer leurs processus grâce à la finance comportementale

Mise à jour : 9 octobre 2024 Temp de lecture : 4 min

Tiphaine Saltini, PhD, CEO de Neuroprofiler, évoque pour FinMag les bénéfices de la finance comportementale, et les avancées qu’elle permet aux institutions financières et à leurs clients.

Par Marie-Ange Nodar

Neuroprofiler 2024 : aider les institutions financières à améliorer leurs processus grâce à la finance comportementale

Comment vous est venue l’idée de Neuroprofiler ?

Au départ attirée par le management, j’ai suivi un cursus dans une école de commerce, et en parallèle, pour répondre  à mon attrait pour les sciences cognitives, j’ai obtenu un Master en sciences cognitives. Ma thèse en finance comportementale est un peu la réconciliation de ces deux mondes, et j’ai tenu à ce qu’elle ait une application dans le monde de l’entreprise.

Après cette thèse de finance comportementale, et pendant que je travaillais en conseil et en banque privée, j’ai été missionnée sur les sujets de conformité, notamment MiFID. J’ai ainsi trouvé un cas d’usage concret qui pouvait vraiment aider les banques à court terme  à améliorer leurs processus via la finance comportementale.

Pouvez-vous nous présenter le concept de Neuroprofiler ?

Le concept de Neuroprofiler est d’utiliser à la fois la gamification et les sciences cognitives dans trois domaines :

  • Profilage d’investisseurs
  • Recommandation de produits financiers
  • Education financière pour les particuliers

En quoi consiste la finance comportementale ?

L’objectif de la finance comportementale est d’utiliser tout ce qui est recherche en psychologie, et de l’appliquer à la finance. Par exemple, dans le but d’anticiper le comportement des investisseurs, de le modéliser, ou même pour le prédire.

Il existe un grand nombre de techniques qui permettent de mesurer le comportement des investisseurs. Dans les grandes lignes, on peut parler de deux types de techniques :

  • La technique qui consiste à utiliser des données existantes : on va voir comment un investisseur s’est comporté pour en déduire ses biais.
  • La technique qui consiste à poser des questions à l’investisseur : c’est plutôt cette technique que nous exploitons chez Neuroprofiler. Nous posons des questions au client, le mettons en situation d’investissement, notamment dans le cadre du profilage d’investisseur. En fonction de son comportement lors de ce questionnaire, nous allons pouvoir en déduire ses biais comportementaux et son profil de risque.

Quels types d’institutions financières ou de professionnels de l’investissement peuvent bénéficier de l’utilisation de Neuroprofiler?

Notre structure est en BtoBtoC, nous vendons nos solutions à des institutions financières qui vont les mettre à disposition de leurs clients. Ce peuvent être des banques privées, des banques de détail, des asset managers..

Notre marché prioritaire est l’Europe, avec 70% de nos clients en dehors de la France. Nous avons également un client aux Etats-Unis, et des prospects en Asie. Nous avons vocation à nous développer hors Europe.

Comment mesurez-vous le bénéfice que vous apportez ?

Les trois valeurs ajoutées que nous offrons à notre clientèle sont :

  • La conformité : nos trois solutions sont parfaitement conformes avec ce qu’attendent les régulateurs européens, suisses, ou britanniques. Certains de nos clients se sont fait auditer avec succès par les régulateurs locaux, et nous avons obtenu un partenariat avec “Price”,  qui a pu auditer nos solutions. Enfin nous avons une relation privilégiée avec les régulateurs, que nous rencontrons fréquemment. Cela leur permet de suivre l’évolution de nos solutions, et d’être en mesure de nous indiquer si elles sont ou pas en ligne avec leur philosophie.
  • La diversification du portefeuille des clients : grâce au profilage, notamment au profilage de risque, nous mettons en avant plus d’appétence au risque. De manière générale, on a tendance à sous-estimer son appétence au risque, avec des méthodes classiques. Nous au contraire, nous allons mettre en avant plus d’appétence. Avec l’éducation financière, nous donnons l’opportunité à des clients qui, en vertu de la réglementation MiFID, n’ont accès qu’à des produits simples car leur connaissance ne leur permet pas d’accéder à plus. En les formant, nous leur ouvrons la voie à des produits plus diversifiés. L’éducation financière et la finance comportementale permettent à une banque de vendre plus de produits à ses clients. Pour donner quelques chiffres, chez nos clients actuels, on a pu augmenter le nombre de profils appétents au risque de 20% à 40%.
  • Satisfaction client, fidélisation de la clientèle : en moyenne, on nous attribue 80% de préférence pour notre questionnaire par rapport à un questionnaire classique, ce qui met en lumière une meilleure expérience client immédiate grâce à la gamification. Le fait d’avoir eu comme recommandation un produit qui nous correspond permet de surcroît de fidéliser le client sur le long terme.

Quelles sont vos prochaines étapes ?

Nous espérons pouvoir développer nos trois modules dans un premier temps en Europe, et puis ensuite hors Europe, car certes nous répondons à des réglementations européennes, mais elles sont extrêmement proches de celles d’autres pays.

Nous avons vraiment vocation à nous déployer à l’international. Au fur et à mesure de notre croissance, nous sommes naturellement de plus en plus repérés hors Europe et donc sollicités.

Et bien sûr, nous allons continuer à enrichir nos modules actuels, avec notamment tout ce qui est prédiction comportementale. Nous aimerions combiner ces deux approches que sont l’utilisation des données basées sur le comportement de l’investisseur, donc ancrées dans la vie réelle et la prise de données sur des questionnaires.

En exploitant les données qu’une banque est capable de nous fournir sur des investisseurs, en les croisant avec ce que nous, nous avons pu récolter avec notre questionnaire, nous pourrions être encore plus fins dans la prédiction de leur comportement et les conseils que nous pourrions leur apporter.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur Neuroprofiler, leur site est accessible https://neuroprofiler.com/en/home/ ou vous pouvez les suivre sur https://www.linkedin.com/company/neuroprofiler/

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.