QoWatt 2024 : réinventer la mobilité électrique avec la blockchain et les cryptomonnaies

Mise à jour : 1 septembre 2024 Temp de lecture : 5 min

FinMag rencontre aujourd’hui Hugo Manteau, CEO de QoWatt, cet opérateur agréé par l’État, spécialisé dans les infrastructures de recharge publique pour véhicules électriques, qui offre une avancée révolutionnaire par son introduction récente du paiement en crypto-monnaie sur ses bornes de recharge, marquant une première mondiale dans le secteur.

Par Marie-Ange Nodar

QoWatt 2024 : réinventer la mobilité électrique avec la blockchain et les cryptomonnaies

Pouvez-vous nous présenter QoWatt ?

QoWatt est un opérateur agréé par l’État, spécialisé dans les infrastructures de recharge publique pour véhicules électriques. En conformité avec la loi d’orientation des mobilités (LOM), qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025, tous les parkings commerciaux, centres d’affaires, parcs commerciaux, et même les parkings publics des collectivités devront équiper au moins 5% de leurs places de parking de bornes de recharge. QoWatt agit en tant qu’opérateur public, soumis à un cahier des charges strict concernant le type d’infrastructures installées, leur interopérabilité et les moyens de paiement proposés. Aussi, QoWatt proposera  prochainement des cartes permettant aux utilisateurs de se recharger chez différents opérateurs de bornes de recharge répartis dans toute l’Europe.

Ces deux activités, bien distinctes, exigent une gestion spécifique. Nos infrastructures sont ouvertes au paiement par carte bancaire et par cartes d’opérateurs de mobilité. Une nouvelle option de paiement a récemment été introduite : les paiements en crypto-monnaie. Les bornes affichent un QR code permettant aux utilisateurs de payer en bitcoin, eGold, Ethereum, et d’autres crypto-monnaies majeures. Le paiement se réalise au moyen d’une empreinte de 50€ en crypto-monnaie, prélevée au départ et remboursée à l’utilisateur après la recharge.

Nous aspirons également à devenir un opérateur de mobilité à part entière dès le premier semestre 2024. Nous proposerons une carte GenX “by QoWatt”, offrant un accès aux bornes de recharge QoWatt, donnant accès à des remises sur la recharge des véhicules électriques, et la possibilité de recharger chez n’importe quel opérateur en France et en Europe. La carte GenX devrait couvrir entre 20 000 et 500 000 points de charge avec cette seule carte.

Vous avez annoncé le 2 novembre l’intégration du paiement en cryptomonnaie directement depuis vos bornes de recharge ouvertes au public. C’est une première mondiale : comment vous est venue cette idée ?

Il y a quelques années, j’ai acquis un véhicule électrique. La recharge auprès des opérateurs s’est avérée extrêmement complexe. Les QR codes étaient présents, mais l’application ne fonctionnait pas correctement, le paiement se faisait au temps plutôt qu’au kilowatt/heure, ce qui rendait les coûts très opaques.

C’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée de créer mes propres bornes de recharge, avec une tarification transparente et équitable au kilowatt/heure. Après avoir trouvé le bon fabricant, les toutes premières bornes ont été mises en place dans ma région, à Poitiers.

L’idée de déployer ces bornes à plus grande échelle a émergé, mais pour cela, des fonds étaient nécessaires, et je ne voulais pas forcément faire appel aux banques. Fort de mon expérience dans le domaine du Web3 et de la blockchain depuis 2017, en particulier dans la finance décentralisée, l’idée m’est venue de créer un token utilitaire spécifique à QoWatt, que nous avons appelé QWT, maintenant listé sur des plateformes telles que xExchange.com, bourse d’échange décentralisée ou encore CoinmarketCap, plateforme de consultation d’actifs crypto. À ce jour, notre valorisation est d’environ 8 millions de dollars, et cette crypto-monnaie a été vendue à 7 000 investisseurs, nous permettant de lever 9,6 millions d’euros.

Cette somme a été cruciale pour intégrer l’écosystème de QoWatt à la blockchain.

Nous avons mis en place un système de gouvernance décentralisée. L’idée sous-jacente était que le consommateur lui-même, par le biais de ces consultations, pouvait choisir ce qui était le mieux pour lui en termes de design et de produit. Les 7 000 investisseurs ont ainsi eu leur mot à dire dans le design des bornes de recharge QoWatt déployées à travers la France, par exemple. Nous avons créé un token donnant accès à un NFT, agissant comme une part digitale de l’entreprise sous forme d’actifs numériques. Les détenteurs de ce token sont consultés sur l’ensemble des décisions stratégiques. Si vous possédez un NFT QoWatt, en fonction de son type, vous pouvez aussi profiter d’une remise pouvant atteindre 32% sur la recharge. Étant fortement liés à la blockchain et à l’univers du Web3, il était naturel pour QoWatt d’offrir la possibilité de payer en crypto-monnaie sur ses infrastructures de recharge.

Comment envisagez-vous l’avenir de QoWatt ?

Nous nous concentrons sur deux grands axes de développement depuis plus d’un an, et nous sommes sur le point d’atteindre nos objectifs.

Le premier axe concerne l’internationalisation de l’entreprise. Actuellement, nous sommes opérateurs publics en France, mais pas encore en Europe. Il y a un an et demi, nous avons entamé le processus de dépôt de la marque QoWatt aux États-Unis. Après de nombreux échanges entre nos conseils en France et ceux aux États-Unis, l’enregistrement de la marque QoWatt devrait être finalisé dans 3-4 mois, tout comme il l’est déjà pour les 27 États membres de l’Union européenne. Ce développement international se fera sous forme de licences de marque, où des Masters licenciés pourront acquérir des territoires tels que l’Allemagne, la Roumanie, ou l’Espagne, et déployer la marque QoWatt dans leur pays. Nous avons finalisé les contrats et entamé la due diligence avec nos premiers contacts, prévoyant le lancement de cette initiative au premier trimestre 2024.

La deuxième grande initiative concerne notre statut d’EMSP (e-mobility service provider), ou opérateur de mobilité. Actuellement, QoWatt est un réseau en expansion avec 13 bornes de recharge, qui passeront à 22 dans les 15 prochains jours. D’ici 2024, entre 50 et 70 bornes de recharge supplémentaires sont prévues. Les délais de raccordement avec les prestataires sont longs en France, mais notre objectif est de fournir un service exceptionnel à nos investisseurs et à notre communauté de plus de 45 000 personnes, l’une des plus importantes dans le domaine des opérateurs d’infrastructures et de mobilité. Ce service s’appuiera sur la carte GenX, offrant ainsi la possibilité de recharger n’importe où. Nous serons le premier opérateur de mobilité lié au Web3, avec des avantages et un fonctionnement inédits dans le secteur.

Bien que le monde de la blockchain et du Web3 aient été souvent mal perçus, de la même manière que le Web2 à ses débuts, je suis convaincu que demain, la capacité à interagir avec la blockchain permettra à chacun de consommer différemment et de détenir la vraie propriété de ses biens. Par exemple, dans les réseaux sociaux actuellement, nous ne sommes pas propriétaires de nos données. De la même manière, au niveau bancaire, nous n’avons pas la mainmise sur nos fonds. Pour moi, le Web3, s’il est correctement régulé et utilisé par les entreprises, ouvrira la voie à un monde où nous aurons le contrôle sur ce qui nous appartient, tant au niveau identitaire que financier.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur QoWatt, leur site est accessible https://qowatt.com/fr/ ou vous pouvez les suivre sur https://fr.linkedin.com/company/qowatt

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.